Pathologies
Il s’agit de toute la pathologie dermatologique comprenant la peau et muqueuses, les ongles, les cheveux et le cuir chevelu.
Les cheveux et le cuir chevelu sont une cause très fréquente de consultation, le plus souvent pour des motifs tels que chute de cheveux, calvitie ou états pelliculaires. Mais de nombreuses maladies peuvent être localisées à ce niveau, parfois de manière isolée. Enfin, des «excroissances» ne sont pas rares au cuir chevelu et en particulier ce qu’on appelle les «loupes» .
Il est essentiel d’insister sur le fait que l’état de la peau, des cheveux et des ongles est un parfait reflet de l’état de santé d’une personne et que des maladies très diverses, dermatologiques ou non, peuvent se manifester à ce niveau.
Les tumeurs cutanées sont des tumeurs fréquentes. Fort heureusement, la majorité d’entre elles sont des tumeurs bénignes pouvant être laissées en place sans aucun risque ultérieur ou n’avoir besoin que d’une exérèse chirurgicale simple (ou destruction) lorsqu’elles deviennent gênantes sur le plan esthétique ou fonctionnel ou encore lorsqu’elles risquent d’avoir une évolution agressive.
D’autres tumeurs peuvent être malignes mais la grande majorité d’entre elles sont des tumeurs n’ayant qu’une agressivité locale (multiplication de cellules cancéreuses localement, entraînant destruction, creusement ou tumeur en relief) sans risque de diffusion à distance (métastases).
Plus rarement, la peau peut être le siège de tumeurs agressives pouvant donner des métastases et menacer la vie de la personne en cas de retard de prise en charge. Parmi celles-ci il faut citer les tumeurs survenant chez des personnes de teint clair, longtemps exposées au soleil et ayant de nombreuses (et parfois anciennes) « taches de soleil » et surtout les redoutables mais heureusement très rares mélanomes (5% des cancers cutanées et 1% de toutes les tumeurs malignes pouvant survenir dans l’organisme) se présentant comme des tumeurs brunes ou noires survenant sur des « grains de beauté » ou sans aucune lésion préalable.
La peau offre l’avantage de l’accessibilité à la vue d’où l’intérêt de la prévention par l’auto-surveillance et la consultation en cas d’observation des lésions citées plus bas:
• Lésion (s) en relief, creuse(s) ou encore simplement traînante (s) ou récidivante (s), le plus souvent sur les parties exposées au soleil (tête et cou essentiellement). L’absence de douleur ne doit pas être un élément rassurant
• Tache brune ou noire récente ou de taille croissante sur n’importe quelle région du corps, sans oublier la peau entre les orteils ou sur la plante des pieds. Parmi les « grains de beauté » ceux à craindre et à montrer à votre dermatologue sont ceux qui grandissent, qui deviennent asymétriques, de bords irréguliers, polychromes (plusieurs couleurs dans la même lésion : brun, noir, rouge, bleu…) ; il s’agit là des signes du classique ABCDE. A noter que certains patients peuvent avoir plusieurs lésions de ce type-là. Dans ce cas, la lésion qui doit inquiéter est celle qui ne ressemble pas aux autres (signe du vilain petit canard).
L’analyse médicale de ces lésions se fera par l’examen clinique à l’œil nu complété par une étude en dermatoscopie pour aider à l’orientation diagnostique et au moyen de prise en charge (abstension, destruction, prélèvement pour étude histopathologique ou encore surveillance).
Les tumeurs cutanées très agressives sont rares mais pas exceptionnelles surtout depuis l’amorce de l’amincissement de la couche d’ozone, en l’occurrence, certaines mesures de prévention solaire sont importantes à conseiller notamment chez certaines personnes à risque : les personnes de peau claire, qui bronzent peu mais brulent très vite après exposition solaire, ceux qui ont eu de nombreux coup de soleil et ceux qui ont eu des cas familiaux de tumeurs cutanées malignes.
Les anomalies des ongles sont très souvent rattachées à des infections mycosiques (champignons). Souvent très étendues et chroniques, elles nécessitent une prise en charge médicale rigoureuse et prolongée, parfois un laser et toujours des mesures préventives pour éviter les récidives.
Il est néanmoins très important d’attirer l’attention sur le fait que de très nombreuses maladies ou états peuvent altérer les ongles et ne doivent pas être méconnus pour une pris en charge adaptée et éviter des traitements antimycosiques prolongés et injustifiés. Il peut s’agir :
• De maladies dermatologiques pouvant également toucher la peau voire les cheveux (ex : le psoriasis ou « sadafiya » en arabe)
• De maladies générales, parfois révélées par ces lésions des ongles (ex : maladies endocriniennes, métaboliques, infectieuses ou encore tumorales)
• De tumeurs le plus souvent bénignes. Elles peuvent atteindre les ongles nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique afin de limiter l’étendue de la destruction de l’ongle ou de la gêne fonctionnelle engendrée.
• D’affections rhumatologiques, orthopédiques ou encore chaussages inadaptés. Ceux-ci peuvent engendrer des anomalies très fréquentes aux ongles d’orteils, chroniques et très invalidantes. Une prise en charge multidisciplinaire est dans ce cas nécessaire (rhumatologue, traumatologue, podologue et dermatologue)
• Des agressions fréquentes et intempestives par exemple par des soins de manucures / pédicures inadaptées ou encore par un contact fréquent avec des détergents et produits chimiques
Il s’agit des maladies transmises lors d’acte sexuel, encore appelées infections sexuellement transmissibles (IST).
Parmi ces maladies figurent la syphilis, l’herpès génital, les végétations vénériennes, les infections génitales chez l’homme (ex : uréthrites) ou la femme (ex : vulvo-vaginites) et l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Certaines de ces infections sont devenues moins fréquentes grâce à la prise de conscience de certaines tranches de la population du danger encouru par la pratique d’une sexualité libre, sans préservatifs, avec des personnes non (ou mal) connues. D’un autre côté, la libéralisation des mœurs et le refus de certains de se méfier de personnes d’apparence saine, font que nombre de ces maladies sévissent encore, avec des conséquences souvent graves.
Ces conséquences peuvent avoir un impact sur :
• La qualité de vie des patients (es) : douleurs intenses et récidivantes en cas l’herpès génital, gêne ou douleur à la miction dans certaines uréthrites, écoulements dans les 2 sexes …
• La fertilité ultérieure : certaines infections pouvant se compliquer de stérilité
• La santé de son enfant par contamination lors de la grossesse ou au moment de l’accouchement
• La VIE de la personne elle-même; c’est le cas des végétations vénériennes dont l’agent viral responsable est incriminé dans la genèse du cancer du col de l’utérus chez la femme, ou encore de l’infection à VIH pour laquelle aucun traitement curatif n’a à ce jour été découvert.
• La société : la personne infectée pouvant contaminer tous ses partenaires sexuels.
C’est dire l’intérêt de consulter précocement chaque fois qu’existe un doute puisque fort heureusement des traitements efficaces existent pour nombre de ces infections et permettent d’éviter la survenue de complications. Néanmoins, il ne sera jamais de trop de répéter que le meilleur traitement reste la prévention : le choix de son (ou sa) partenaire en privilégiant le partenaire unique et surtout l’utilisation de préservatifs chez les personnes ayant des partenaires multiples ou chaque fois qu’existe un doute.
Un intérêt particulier doit être porté à la sensibilisation des adolescents quant à ces risques et aux moyens de s’en protéger.
Enfin, il est à noter que le dépistage biologique de ces maladies se fait de façon anonyme dans les centres relevant du Ministère de la Santé ou dans les laboratoires privés de notre pays.