Les mycoses ou champignons des pieds sont extrêmement fréquents dans la population générale. Les milieux chauds et humides sont très propices au développement de ces germes, ce qui explique la fréquence des localisations aux pieds (ongles ou peau) ou encore au niveau d’autres plis (et qui fera l’objet d’une question à part).
• Les lésions qui doivent faire suspecter des champignons :
– entre les orteils (localisation très fréquente) sont : peau qui « pèle » (desquamation), fissuration, et surtout un enduit blanchâtre. Un prurit (grattage) est très souvent rapporté ; en particulier durant la nuit. Un ou plusieurs espaces inter orteils peuvent être touchés, avec une large prédominance d’atteinte du dernier espace.
– sur la peau de la plante des pieds ou sur les bords des pieds : peau rouge / endroits, qui pèle ou encore avec des petites bulles (collections de liquide) emplies de liquide clair ou blanc. Des talons très secs avec des crevasses parfois très invalidantes peuvent aussi être observés.
– sur les ongles : plusieurs anomalies peuvent être observées/ perte de la transparence d’une partie ou de la totalité de l’ongle ; modification de couleur, épaississement de l’ongle ou encore son décollement de la peau sous-jacente. Un point essentiel à préciser dans ce cadre : si ces aspects sont très fortement évocateurs de mycose des ongles, ils peuvent être observés dans plusieurs autres maladies inflammatoires / psoriasis. D’où l’intérêt d’un examen mycologique pour confirmer le diagnostic avant de démarrer un traitement. D’autre part, il faut savoir rester vigilant devant l’apparition récente d’une tache et surtout une bande brunâtre ou noire sur un ongle. Celle-ci impose une consultation spécialisée urgente afin d’éliminer l’éventualité d’une tumeur cutanée.
• Certaines conditions prédisposent plus à faire ces champignons :
– absence de séchage des pieds après lavage des pieds (très incriminé dans notre contexte, étant donné les nécessités d’ablutions pluriquotidiennes).
– professions imposant le port prolongé de chaussures fermées.
– la marche pieds nus dans des lieux publiques chauds et humides (hammams, douches et vestiaires de salles de sport, sols de piscines …)
– pratiques de pédicuries dans des centres où le nettoyage du matériel pourrait ne pas être rigoureux (attention aux bacs, limes …)
– partage de chaussages avec proches contaminés.